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Par jcb25 le 20 Avril 2015 à 10:42
Joseph Allias est né le 23/08/1829 à Artonne, c'est le troisième des 6 enfants de Marien et de Françoise Andrieu (ou Andrieux).
Son acte de naissance figure ci-après
Comme nous l'avons vu, il sera donc serrurier.
Il a appris son métier en effectuant son tour de France comme il était d'usage chez les compagnons, ainsi que l'atteste son Cahier de chansons de Compagnonnage du pays Alliasse dit Joseph le Clermont. Ce cahier est daté du 21 Octobre 1858, peut-être la date du début de son apprentissage. Vous en trouverez ci-après la page de garde
Il semble qu'il était alors d'usage que chaque compagnon compose une chanson, Joseph aurait composé celle intitulée « Pour le jour de la St Pierre », en tout cas il la revendique dans le 6ème et dernier couplet :
L'auteur de ces couplets mes frères
a bien voulu citer son nom
Joseph le Clermont il s'appelle
serrurier de profession
Artonne est son lieu de
naissance, c'est à Lyon qu'il
fut nommé étant de sur son
tour de France la chanson
Il l'a composée (bis)Après sa formation, Joseph a exercé sa profession à Artonne et il est probable qu'il a réalisé de nombreux ouvrages métalliques du village de la fin du XIXème siècle, notamment les portes du cimetière en 1881 ainsi que l'attestent les photos ci-jointes.
C'est encore lui qui a réalisé la grille ci-après qui entoure l'une des tombes du cimetière d'Artonne :
Il est réputé «maître-serrurier» lors du mariage de son fils Jules en 1892.
Il a signé le 01/11/1877 avec Mr Antoine Béal, curé de la paroisse d'Artonne, un marché de gré à gré pour l'installation d'une grille en fer plein d'une hauteur de 1,53m à placer devant l'église sur des cadettes posées à cet effet. Le marché, très détaillé, précise les dimensions de toutes les pièces à construire et à installer. Pour agrandir l'image, cliquer en haut à droite de cette dernière.
Sur les ouvrages réalisés il laissait soit son nom en clair soit ses initiales A J entre lesquelles figurent 3 points en triangle, emblème des compagnons, comme sur l'outil ci-dessous.
Il épouse le 29/07/1860 Anne Sabatier (26/12/1831 – 07/03/1885) originaire de Saint-Agoulin.
On note que jusqu'à son mariage et depuis au moins 1851, Anne Sabatier était domestique chez le couple Gilbert Boillot / Anne Drouaillet, que nous retrouverons dans ces pages vous-avez-dit-boillot.
Ils auront 5 enfants : Blaise Jules (16/09/1860 – 1931), Blaise Claudius (01/03/1863 – 30/11/1928), Marie Elizabeth (06/03/1865 – 04/04/1869), Anna (08/04/1868 – 11/11/1897) et Joseph (23/11/1876 – 28/10/1957). Nous reviendrons dans un autre chapitre sur la famille Sabatier.
Au recensement de 1861, la famille complète se compose de Joseph, son épouse Anne Sabatier et leur fils Blaise, 8 mois. En 1866, le tableau est le suivant
Nous relevons une faute dans l'orthographe du nom Allias, et 3 enfants, Jules 5 ans, Claudius 3 ans, Elisa 1 an (Marie-Elizabeth semble s'être transformée en Elisa).
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Nous disposons d'une lettre de Joseph, datée d'avril 1869, par laquelle il annonce à un couple proche non identifié (beau-frère, belle-sœur) la mort de sa fille Marie-Elizabeth âgée de 4 ans «qui a fait une mort d'ange mais elle a beaucoup souffert».
Au recensement de 1872, nous avons toujours 3 enfants, mais Marie-Elizabeth est décédée, et Anna est née
Cependant il y a une anomalie sur cette fiche, car Jules Allias apparaît aussi comme domestique sur la fiche du couple Boillot :
En 1876, c'est Claudius qui ne figure plus avec ses parents
C'est en effet lui qui est domestique chez les Boillot !
En 1881, on voit disparaître Jules, maintenant militaire, et apparaître Joseph, le dernier frère.
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Anne Sabatier, épouse de Joseph Allias, meurt le 7 mars 1885, à l'âge de 53 ans.
Et c'est donc logiquement qu'au recensement de 1886 Joseph se retrouve avec sa fille Anna et son dernier fils Joseph (Claudius est en effet marié depuis 1885)
En 1891, Joseph se retrouve seul avec son dernier fils Joseph, âgé de 14 ans. En effet sa fille Anna est alors domestique chez les Boillot. Elle y restera jusqu'à sa mort en 1897.
En 1896, Joseph "l'ancien" se retrouve seul.
Mais où est passé Joseph "le jeune" ?
Il est tout simplement chez son frère Claudius où il est serrurier. On peut penser qu'il a été formé par ce frère.
En 1906 et 1911, Joseph vit seul dans une maison située à proximité de celle de Claudius.
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Joseph Allias est mort en décembre 1914, à l'âge de 85 ans. Auguste Desnier nous parle de ce décès dans une de ses lettres de Décembre 1914.
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Pour finir, voici une photo de Joseph dans son atelier. Grand merci à Jacques Chapon pour le prêt de sa collection !!!
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Par jcb25 le 20 Avril 2015 à 10:42
Voici un arbre représentant la descendance de Joseph Allias, que vous pouvez agrandir en cliquant en haut et à droite avec une souris. C'est cet arbre qui sert d'en-tête à ce blog.
Nous allons nous intéresser maintenant aux trois frères Jules, Claudius et Joseph, héritiers de Joseph Allias.
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Par jcb25 le 19 Octobre 2017 à 12:01
Vous trouverez ci-après un texte datant de 1869 trouvé dans les papiers de Joseph Allias, intitulé "La grève des forgerons". Il s'agit d'un poème écrit par un certain François Coppée, que j'ai aussi retrouvé à la Bibliothèque Nationale et que je publie ci-dessous. Vous pourrez ainsi le lire plus facilement.
Joseph avait 40 ans à la publication de ce texte, je pense que le fait d'avoir soigneusement recopié et conservé ce document est significatif de son état d'esprit à cette époque.
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Par jcb25 le 17 Juin 2018 à 18:07
Vous avez déjà vu sur ce blog la photo suivante datant de 1905
C'est une photo familiale prise à l'occasion de la communion d'Anne Marie Marcelle Allias. On y remarque notamment, assis sur une chaise à gauche du cliché, Joseph Allias, grand-père de Marcelle, arborant une superbe médaille au revers de son veston. C'est cette photo que j'ai utilisée pour orner sa figure sur l'arbre généalogique familial.
Eh bien cette médaille a survécu et elle est toujours dans la famille, même si elle a perdu son ruban en cours de route !
Et nous savons aussi à quoi elle correspond, il suffit d'aller chercher le Journal Officiel de l'époque !
Voici un extrait du JO du 27 février 1874 :
Et si vous voulez lire en détail j'en ai extrait les deux parties intéressantes :
Il faudrait aller trouver les archives des journaux locaux de l'époque pour en savoir plus, cependant on peut considérer que Joseph Allias était non seulement un bon professionnel, mais en plus il savait être courageux à l'occasion.
En tout cas il était manifestement fier de porter cette médaille lorsqu'il était habillé "en dimanche".
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