Joseph Allias est né le 23/08/1829 à Artonne, c'est le troisième des 6 enfants de Marien et de Françoise Andrieu (ou Andrieux).

Son acte de naissance figure ci-après 

Comme nous l'avons vu, il sera donc serrurier.

Il a appris son métier en effectuant son tour de France comme il était d'usage chez les compagnons, ainsi que l'atteste son Cahier de chansons de Compagnonnage du pays Alliasse dit Joseph le Clermont. Ce cahier est daté du 21 Octobre 1858, peut-être la date du début de son apprentissage. Vous en trouverez ci-après la page de garde

Il semble qu'il était alors d'usage que chaque compagnon compose une chanson, Joseph aurait composé celle intitulée « Pour le jour de la St Pierre », en tout cas il la revendique dans le 6ème et dernier couplet :

L'auteur de ces couplets mes frères 
a bien voulu citer son nom
Joseph le Clermont il s'appelle
serrurier de profession
Artonne est son lieu de
naissance, c'est à Lyon qu'il
fut nommé étant de sur son
tour de France la chanson
Il l'a composée (bis)

Après sa formation, Joseph a exercé sa profession à Artonne et il est probable qu'il a réalisé de nombreux ouvrages métalliques du village de la fin du XIX^ème siècle, notamment les portes du cimetière en 1881 ainsi que l'attestent les photos ci-jointes.

C'est encore lui qui a réalisé la grille ci-après qui entoure l'une des tombes du cimetière d'Artonne :

Il est réputé «maître-serrurier» lors du mariage de son fils Jules en 1892.

Il a signé le 01/11/1877 avec Mr Antoine Béal, curé de la paroisse d'Artonne, un marché de gré à gré pour l'installation d'une grille en fer plein d'une hauteur de 1,53m à placer devant l'église sur des cadettes posées à cet effet. Le marché, très détaillé, précise les dimensions de toutes les pièces à construire et à installer. Pour agrandir l'image, cliquer en haut à droite de cette dernière.

Sur les ouvrages réalisés il laissait soit son nom en clair soit ses initiales A J entre lesquelles figurent 3 points en triangle, emblème des compagnons, comme sur l'outil ci-dessous.

Il épouse le 29/07/1860 Anne Sabatier (26/12/1831 – 07/03/1885) originaire de Saint-Agoulin.

On note que jusqu'à son mariage et depuis au moins 1851, Anne Sabatier était domestique chez le couple Gilbert Boillot / Anne Drouaillet, que nous retrouverons dans ces pages vous-avez-dit-boillot.

Ils auront 5 enfants : Blaise Jules (16/09/1860 – 1931), Blaise Claudius (01/03/1863 – 30/11/1928), Marie Elizabeth (06/03/1865 – 04/04/1869), Anna (08/04/1868 – 11/11/1897) et Joseph (23/11/1876 – 28/10/1957). Nous reviendrons dans un autre chapitre sur la famille Sabatier.

Au recensement de 1861, la famille complète se compose de Joseph, son épouse Anne Sabatier et leur fils Blaise, 8 mois. En 1866, le tableau est le suivant

Nous relevons une faute dans l'orthographe du nom Allias, et 3 enfants, Jules 5 ans, Claudius 3 ans, Elisa 1 an (Marie-Elizabeth semble s'être transformée en Elisa).

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Nous disposons d'une lettre de Joseph, datée d'avril 1869, par laquelle il annonce à un couple proche  non identifié (beau-frère, belle-sœur) la mort de sa fille Marie-Elizabeth âgée de 4 ans «qui a fait une mort d'ange mais elle a beaucoup souffert».

Au recensement de 1872, nous avons toujours 3 enfants, mais Marie-Elizabeth est décédée, et Anna est née

Cependant il y a une anomalie sur cette fiche, car Jules Allias apparaît aussi comme domestique sur la fiche du couple Boillot :

En 1876, c'est Claudius qui ne figure plus avec ses parents

C'est en effet lui qui est domestique chez les Boillot !

En 1881, on voit disparaître Jules, maintenant militaire, et apparaître Joseph, le dernier frère.

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Anne Sabatier, épouse de Joseph Allias, meurt le 7 mars 1885, à l'âge de 53 ans.

Et c'est donc logiquement qu'au recensement de 1886 Joseph se retrouve avec sa fille Anna et son dernier fils Joseph (Claudius est en effet marié depuis 1885)

En 1891, Joseph se retrouve seul avec son dernier fils Joseph, âgé de 14 ans. En effet sa fille Anna est alors domestique chez les Boillot. Elle y restera jusqu'à sa mort en 1897.

En 1896, Joseph "l'ancien" se retrouve seul.

Mais où est passé Joseph "le jeune" ?

Il est tout simplement chez son frère Claudius où il est serrurier. On peut penser qu'il a été formé par ce frère.

En 1906 et 1911, Joseph vit seul dans une maison située à proximité de celle de Claudius.

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Joseph Allias est mort en décembre 1914, à l'âge de 85 ans. Auguste Desnier nous parle de ce décès dans une de ses lettres de Décembre 1914.

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Pour finir, voici une photo de Joseph dans son atelier. Grand merci à Jacques Chapon pour le prêt de sa collection !!!

Voici un arbre représentant la descendance de Joseph Allias, que vous pouvez agrandir en cliquant en haut et à droite avec une souris. C'est cet arbre qui sert d'en-tête à ce blog.

Nous allons nous intéresser maintenant aux trois frères Jules, Claudius et Joseph, héritiers de Joseph Allias.

En sortant de l'école des Arts et Métiers Elie s'est engagé pour trois ans le 20 septembre 1905 au 105e RI à Riom, dans les conditions de la loi du 21/07/1892, d'après les indications portées sur son registre matricule.

Il a été nommé caporal le 18 septembre 1906 et libéré le même jour, certificat de bonne conduite "accordé". Il a été nommé sergent le 18 mars 1907. On peut donc penser que la loi de 1892 permettait aux élèves diplômés de n'effectuer qu'un an de service militaire.

Il a effectué une période d'exercices au 105e RI du 24 août au 20 septembre 1908, puis dans la réserve deux autres périodes, du 29 août au 20 septembre 1910 et du 29 mai au 14 juin 1913.

Ce registre nous indique aussi ses différentes adresses parisiennes :

• le 26/01/1908 1 boulevard de Clichy (9e)
• le 25/11/1909 46 rue Caulaincourt (18e)

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 Elie est mobilisé le 4 août 1914 et arrive au corps le même jour.Il passe alors au 305e RI, mais on ne connaît pas la date précise de cette mutation, le registre matricule est muet à ce sujet.

Il sera tué à l'ennemi à Fontenoy, dans l'Aisne, le 30 Octobre 1914. Il avait 28 ans et 3 mois.

 Vous pouvez retrouver ci-après un lien vers le journal de marche de son régiment ead_ir_consult.php?fam=3&ref=6&le_id=2126 puis chercher la page 46 pour savoir comment s'est passée la journée du 30 Octobre 1914. J'ai recopié ce journal ci-dessous :

A la lecture de ce document on peut faire plusieurs remarques : Elie est considéré comme mort sur ce journal (sous son premier prénom, Joseph), alors que sa famille a mis plusieurs mois pour avoir confirmation de ce point, l'armée le considérant comme disparu. 

Ensuite nous avons la satisfaction d'apprendre que le colonel du régiment ainsi qu'un chef de bataillon ont été cités à l'ordre de l'armée pour leur action ce jour-là 

 Vous trouverez ci-après sa fiche Mémoire des Hommes prélevée sur le site du ministère de la Défense.

 Et le diplôme "Hommage de la Nation"

 La notification d'arrêté d'une allocation d'ascendant du 22 Janvier 1924.

 Livret de pension militaire du 8 Avril 1924

Nous allons retrouver dans cette section quelques lettres ou cartes envoyées à Elie après le début de la guerre, et qu'il n'a jamais reçues pour cause de mort prématurée. Elles ont en général été conservées dans l'enveloppe d'origine, sobrement marquée d'une croix, probablement marquée par le vaguemestre. 

Commençons par ... sa dernière quittance de loyer.

Lettre du 16/10/1914 envoyée par la femme de son ami Landry dont il était question dans la carte postale du 07/09/1912 que vous pouvez retrouver dans la rubrique Lettres.

Lettre du 25/10/1914 envoyée à Elie par L Clavier, un de ses amis peintres, que nous retrouverons dans la rubrique correspondante.

 Lettre du 27/10/1914 adressée par la femme d'un de ses cousins Méloux. Nous y reviendrons dans la rubrique correspondante.

Carte postale du 28 Octobre 1914 adressée à Elie par une de ses cousines, Alphonsine. Marcelle et elle étaient assez liées.

 Carte du 29/10/1914, peut-être d'un ami de bureau, ou de peinture (référence à Clavier), ou des deux.

Lettre de Claudius à Elie du 13/11/1914. La famille s'inquiète d'être sans nouvelles. Et Claudius donne la marche à suivre pour obtenir un "emploi technique". En clair : sortir du front ?

 Lettre du 16/11/1914 d'un(e) certain(e) Foultier, qui doit être un(e) cousin(e) de Lapeyrouse. Nous retrouverons les prénoms indiqués chez les Méloux.

Carte de Louis Méloux, cousin de Marcelle et Elie, à Claudius. Vous pouvez retrouver l'histoire de sa famille dans la rubrique correspondante.

Lettre du 22/11/1914 de Mme J Massis. Cette lettre est destinée à Claudius Allias, le père d'Elie.

J'ai toujours entendu Marcelle Allias, ma grand-mère, dire que son frère était mort au moment où on allait le retirer du front pour aller faire autre chose, compte tenu de son diplôme. Est-ce de cela dont parle notre interlocuteur ?

Lettre à Marcelle du 24/11/1914 d'une cousine Marie Allias, qui habite à Riom avec son mari Joseph. Elle parle de Jules et de sa seconde femme Jeanne, qui semblent aussi habiter à Riom.

Cette lettre est tellement écrite en phonétique que je l'ai transcrite 2 fois : une première, telle quelle, et une autre en "vrai' français .

Lettre du 27/11/1914 d'un cousin non identifié de Lorient dont la signature ressemble à Allias.

 Lettre du 30/11/1914 de la même Mme Massis, cette fois on est sûr que c'est une femme. Et la mort d'Elie est devenue officielle.

 Lettre du 31/12/1914 d'amis Bousquand.

Lettre du 07/01/1915 de M Julien. Est-ce lui qui était chargé de "sortir" Elie du front ? Peut-être.

 Lettre du 28/01/1915 d'Albert Voisin, un ami dont Elie a déjà parlé dans une de ses lettres d'avant-guerre. Un copain des Arts ?